Steve Guerdat, citoyen jurassien à l’honneur
24 juin 2015L’hommage d’un pays à son champion!
En cette belle fin de journée du mardi 23 juin, la foule des grands jours s’était rassemblée sur la place de Bassecourt pour assister à l’inauguration de l’œuvre d’art créée par André Voirol et dédiée au champion olympique Steve Guerdat, natif de ce petit village Jurassien.
Très sensible à cette belle attention, Steve Guerdat avait fait le maximum pour être présent et ainsi savourer ce moment.
Un superbe moment d’amitié avec tous ceux, proches ou anonymes, venus lui témoigner autant de reconnaissance pour la performance de son titre olympique que de sympathie envers l’enfant du pays qui leur a procuré tant de joies lors de son sacre en aout 2012.
Un cavalier en or.
Après d’enthousiastes et élogieuses allocutions des autorités communales et cantonales, Steve Guerdat remerciait le nombreux public en rendant également hommage à son fameux Nino et à tous ceux qui lui sont chers :
– Cette œuvre est superbe et représente énormément pour moi. J’en remercie encore son auteur, André Voirol, ainsi que les élus et tous ceux qui ont soutenu le projet pour nous rendre hommage, car Nino est un cheval extraordinaire!
Cette journée restera gravée à tout jamais dans ma mémoire et je suis tellement heureux de pouvoir partager ce moment avec mes proches, parents et amis, mais aussi tous ceux qui me soutiennent et m’encouragent, encore et toujours…
J’ai bien évidemment une pensée pour ceux qui nous ont quittés et particulièrement envers mon grand-papa Serge. C’est lui qui m’a mis à cheval dans ses écuries de Bassecourt, non loin de cette place du côté de chez « Dette », là où je venais déjeuner avec mes collègues quand je travaillais encore avec papa.
Jamais je n’aurais alors imaginé qu’un jour il y aurait ici une œuvre qui me serait dédiée ! Aujourd’hui je suis là, en plein bonheur, avec vous et mes proches. Mes parents qui m’ont tant apporté, mon frère Yannick que j’adore, mon oncle Michel et les amis toujours fidèles. C’est très émouvant…«
« N’ayez pas peur de rêver trop grand! »
Puis, s’adressant plus particulièrement aux jeunes, Steve Guerdat eut ces mots, simples, mais tellement empreints de vécu qu’ils en reflètent toute l’âme du champion:
— Cela représente beaucoup pour moi, mais j’aimerais aussi qu’au-delà du souvenir de cette médaille olympique si magnifique, la vision de cette œuvre puisse aider les jeunes à leur donner confiance, les motiver et les faire rêver.
N’ayez pas peur de rêver trop grand ! Soyez simplement prêt à faire tous les sacrifices qu’il faut pour y arriver, et cela sans en oublier le bonheur éprouvé.
Chacun dans son métier se doit d’être appliqué, mais s’il est fait avec bonheur, les difficultés n’en seront que moins grandes. Je sais que ce n’est pas toujours évident, mais au-delà des médailles, des titres que vous pouvez accrocher, des zéros placés derrière votre compte en banque, ce qui compte c’est le bonheur que vous pouvez apporter aux autres.
Ça, chacun peut le faire à son niveau et vous m’en apportez beaucoup. Votre présence à mes cotés, c’est la reconnaissance suprême que vous m’apportez avec tant de bonheur ! Alors je vous remercie de faire de moi aujourd’hui, certainement l’homme le plus heureux au monde ! Du fond du cœur… Merci ! «
Sous des applaudissement soutenus, le voile se levait alors sur cette mystérieuse œuvre d’art dans une échappée de ballons colorés. Surplombant un socle de granit paré d’anneaux olympiques, on découvrit dans un cercle d’acier finement ciselé, l’emblématique image ombrée de Steve montrant du doigt son fameux Nino.
Un ouvrage aux traits aussi subtils qu’appliqués qui reflètent parfaitement ce moment de joie partagée, pérennisant ainsi la médaille d’or du couple olympique.
Séquence dédicaces.
Suivait ensuite un moment de convivialité autour du verre de l’amitié auquel le héros du jour n’eut guère le temps de gouter bien longtemps, accaparé par une séance de dédicaces des plus soutenues.
Pendant plus d’une heure, Steve se prêtait avec un véritable plaisir au jeu des signatures, quelques fois entrecoupé par des poses pour des photos avec ses fans. De sept à soixante-dix-sept ans (voir plus… ou moins!) ses admirateurs s’empressaient pour lui dire un mot avant de repartir fièrement avec une dédicace sous le bras.
Garder le cap.
Par le biais de cette sculpture, les performances de Steve placent ainsi le patronyme « Guerdat » au cœur de Bassecourt, ce petit village du Jura dont l’authenticité des âmes n’a d’égal que la générosité du bonheur. Une reconnaissance envers leur champion qu’ils ont su faire partager avec honneur, mais en toute simplicité.
Certes, on aurait bien aimé encore y voir le regretté Serge Guerdat, lui qui après les succès vécus avec son fils Philippe, avait mis le pied à l’étrier de Steve,n’ayant alors de cesse d’arborer les performances de son petit-fils.
Mais au-delà des regrettés, c’est la Suisse tout entière qui peut être fière de son cavalier olympique qui depuis sa médaille à Londres en 2012, demeure au sommet mondial du jumping.
Par sa pudeur face à ses performances, le Jurassien n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’un de ses compatriotes de classe internationale, le tennisman Roger Federer. Comme lui, Steve s’illustre au plus haut niveau par des talents aussi efficaces que discrets, gagnés à force de persévérance et d’abnégation.
En ce soir de trente et unième anniversaire de la constitution du Canton du Jura, Steve Guerdat aura su partager un grand moment de bonheur et nul doute qu’il aura à cœur d’y revenir pour en célébrer d’autres.
Ah! Encore un dernier détail, précisé avec attention par l’artiste André Voirol:
– la sculpture de Nino et Steve pointe vers le Nord. Et ça j’y tenais absolument! – Histoire de ne pas perdre le cap!-
Et puis entre nous… Il y a encore de la place pour d’autres dates!
C.G. pour jumpinews.com
©Photos: Christian GERHARD