Grand Prix Rolex Grand Slam Genève.

9 décembre 2018 Non Par Jumpinews

Ehning Double la mise à Genève

Encore de très grands moments de sports équestres au Palexpo.

Après un premier succès éclatant cet été dans l’antre d’Aix-La-Chapelle, Marcus Ehning et Pret à Tout remportent une deuxième victoire prestigieuse dans le Rolex Grand Slam en s’imposant ce dimanche à Genève.

Steve Guerdat signe encore un parcours de haute volée pour s’adjuger la seconde place avec Bianca, devançant de près d’une demi-seconde l’irlandais Darragh Kehny qui s’octroie la 3e place au podium par une superbe prestation avec Balou du Reventon.

 

Ehning double la mise !

 

Est-ce la présence en bord de piste de l’ancien pilote de F1 et triple champion du monde Jackie Stewart (ambassadeur Rolex), ou tout simplement l’envie de doubler la mise?

En tout cas, pour Marcus Ehning, cette victoire ne doit pas grand-chose au hasard et comme à son habitude, c’est en tournant au plus court et en ajustant chaque foulée pour faciliter l’aisance de son puissant alezan que le champion allemand signe le meilleur chrono des onze cavaliers encore présent au barrage. Une victoire qui fait écho à celle obtenue à Aix-La-Chapelle cet été. En s’imposant pour la seconde fois dans ce challenge du Grand Slam Rolex avec Pret À Tout, le germain rend aussi honneur à sa propriétaire suisse, Ruth Krech, ainsi qu’aux passionnés éleveurs du domaine de Barrières, les Rhône-alpins, Bruno et Bernard Louchet.

Alliant puissance et aisance, le bien nommé Pret à Tout (fils d’Hiram Chambertin et de Gare à Elle Deux par Stew Boy,) aura, du haut de ses quinze ans, réussi une nouvelle fois à venir à bout d’une sacrée concurrence avec parmi les autres barragistes, quatre des meilleurs cavaliers mondiaux du moment, même si le leader Harrie Smolders s’est un peu trop assuré la partie en signant le premier sans faute avec le splendide Don VHP Z NOP, 

 

Steve Guerdat fait encore vibrer le Palexpo.

Steve Guerdat aura encore su apporter toute sa brillante candeur en étant le seul à vraiment rivaliser le chrono gagnant.Ajustant au mieux son tracé, c’est pour moins d’une foulée que le numéro deux mondial doit finalement se contenter de la seconde place avec sa pétillante Bianca (Balou du Rouet), désormais estampillée du préfix Albfuehren’s, qui devrait aussi être un gage de sérénité pour l’avenir de la jument dans les écuries Guerdat .

Acclamé par un public tout acquit à sa cause, l’olympique jurassien réalise encore un superbe grand prix et même s’il aurait sans doute préféré s’imposer, il ne manqua pas d’apprécier aux côtés du vainqueur cette seconde place en apothéose d’un week-end au Palexpo une nouvelle fois très réussi.

 

Ballade irlandaise

Quatrième à Aix-la-Chapelle, Darragh Kehny aura encore tenté le maximum pour parvenir au podium. Même s’il termine à près d’une seconde du vainqueur, l’irlandais réalise une superbe prestation dans cette étape genevoise pour une très belle troisième place avec son étalon de douze ans, Balou du Reventon (Cornet Obolensky).

Encore une bonne prestation pour Pieter Devos.

Si le public est désormais habitué à la présence de Pieter Devos parmi les meilleurs mondiaux, il sait peut-être moins que le Belge n’est pas qu’un très bon cavalier. Directeur commercial dans l’entreprise fruitière familiale la semaine, Pieter Devos s’organise au mieux pour prendre part à ce sport de haut niveau. Certes, sa passion ( partagée en famille) semble avoir largement pris l’essentiel de son emploi du temps, mais il n’en reste pas moins que cette double casquette vaut bien un coup de chapeau supplémentaire. D’autant que les fruits ont bien muris depuis quelques saisons, notamment avec son bien nommé Espoir, un bon fils de Surcouf de Revel et de Perle d’Or par Laudanum, l’étalon star, tant apprécié par le regretté Jean Rochefort.

Vainqueur de l’étape coupe du monde à Stuttgart il y a tout juste deux semaines avec Apart, Pieter Devos peut aujourd’hui s’enorgueillir de sa 5e place dans le Grand Prix Rolex de Genève avec Espoir. Une performance de plus qui devrait si besoin est, rajouter encore un peu plus de motivation au belge pour finir en beauté l’année lors de l’étape coupe du monde à Malines.

Dernier Grand Prix pour Ursula XII.

Toujours aussi attentionnés, les spectateurs marquaient d’une salve d’applaudissements la prestation de Scott Brash qui effectuait là son ultime compétition avec Ursula XII.

Bien que légèrement fautive au barrage, la britannique jument permet à son cavalier écossais d’accrocher encore une 6e place à son tableau d’honneur. Les deux co-propriétaires, Lady Harris & Lady Kirkham, ont comme à leur habitude fait confiance à Scott Brash pour parfaire la retraite sportive bien méritée de cette jument d’exception qui aura largement contribué au développement de la carrière du champion britannique.

Pour Kent Farrington, vainqueur de l’édition 2017, les choses se sont un peu moins bien passé cette année. Encore de la partie au barrage, l’intrépide américain commet une faute d’enthousiasme en négligeant une distance et termine 9e avec sa Gazelle.

Dans leurs tentatives pour obtenir le meilleur chrono, d’autres ténors sont également sortis fautifs. Il en fut ainsi pour Peder Fredricson avec H & M All In, pour Ben Maher encore une fois piégé dans une combinaison avec Explosion W  ou encore Nicola Philippaerts, pourtant bien parti, mais qui conclut également par une faute avec H & M Chilli Willi.

La belle surprise signée Delmotte. 

Pour sa première au concours genevois, Nicolas Delmotte boucle son week-end par une superbe prestation avec Ilex (10 ans par Diamant de Semilly), signant par la même occasion la meilleure performance tricolore de ce grand prix en étant le seul français au barrage.

Malheureusement rapidement pénalisé d’une faute dans sa quête au meilleur chrono, le cavalier nordiste termine plus assurément son parcours, s’octroyant ainsi la 11e place.

 

 

Une moins bonne pour Philippe Guerdat!

De quoi satisfaire encore un tant soit peu Philippe Guerdat, dont les bruits de paddock annoncent la fin de son service à la tête de l’équipe de France ! Une équipe de France où, à défaut de gilet, on risque de rire jaune dans les prochains temps, car si quelques-uns (ou quelques-unes…) semblent s’en satisfaire, d’autres avouent déjà qu’une telle fin de mission n’est de loin pas à la hauteur de tout ce que le fin technicien suisse aura su apporter à une équipe de France qu’il aura entre autre hissé au plus haut sommet olympique ! Étrangement, cela nous rappelle aussi les départs tumultueux de Gilles Bertran de Balanda et Laurent Elias…

La Suisse étincelante et sereine!

Mais pour l’heure, c’est la Suisse qui peut être fière. Fière de son concours et  de ses cavaliers qui, à l’image de ses ténors comme Steve Guerdat, (vainqueur du Top Ten et second du Grand Prix Rolex),  Pius Schwizer (vainqueur d’une chasse et de la réputée Coupe de Genève) ou encore d’Edwin Smit (qui s’imposait en vitesse jeudi), ont su donner l’impulsion à toute l’escadrille helvétique. 

 

Si Martin Fuchs ne fut pas des gagnants cette année, il n’en demeure pas moins régulièrement aux classements de différentes épreuves.

D’autres, moins aguerris, ont perfectionné leur talent en allant se frotter aux plus grands. Ainsi Anthony Bourquart, Bryan Balsiger, Yannick Jorrand ou encore Barabara Schnieper ont su trouver de bonnes places aux classements. Quant à Alain Jufer, Niklaus Rutschi, Paul Esterman, Janika Sprunger ou Nadja Peter Steiner, ils s’assuraient d’un bon retour en piste de leurs montures et les diverses performances laissent augurer des jours meilleurs.

De quoi satisfaire amplement le chef d’équipe Andy Kistler ( en charge de l’équipe élite depuis 2014) et ses adjoints, dont au premier rang Thomas Fuchs qui, en conseiller technique, peut aussi s’enorgueillir des différentes prestations de ses disciples.

Le C.H.I de Genève une nouvelle fois élu meilleur concours indoor du monde!

Nous ne saurions terminer cet article sans saluer une nouvelle fois toute l’équipe des quelques 700 bénévoles et les tout aussi passionnés organisateurs qui, en symbiose parfaite, ont encore largement contribué à la réussite de cette 58e édition du CHI de Genève.

Pour les férus de saut d’obstacles, mais aussi de dressage, d’attelage ou de cross indoor, ce fut encore un grand évènement hippique, mit en exergue par des cavaliers d’exceptions pour de très, très, grands moments de sports. Si la réussite sportive appartient aux cavaliers et à leurs montures exceptionnelles, elle ne serait sans doute pas aussi étincelante sans un bel écrin.

À l’instar d’Aix-La-Chapelle en extérieur, de tels concours hippiques sont de véritables sources de bonheur, voire de jouvence pour les passionnés du genre. Le concours de Genève est une nouvelle fois élu « meilleur concours indoor 2018 (préféré de tous, cavaliers et spectateurs confondus). Et c’est bien mérité. Car au-delà des grosses dotations (inéluctables) et des flonflons (incontournables), le C.H.I de Genève fait partie de ces quelques rares concours hippiques capables de ranimer la flamme de passions équestres quelques fois étouffées.

Étouffées par un certain élitisme qui tient à préserver son business ou pire, par l’outrance de quelques parvenus qui, sans jamais avoir posé les fesses sur un cheval, s’haranguent de connaissances hippiques qu’ils diffusent à qui veut bien les écouter, en coulisses (pas trop grave si cela en reste là), voir sur les ondes (et là c’est plus problématique, car ils s’adressent aussi à des profanes). Nonobstant leurs certaines ignorances, ils (plus rarement, elles) ont tout de même réussi à s’intercaler dans le milieu, captant au passage un certain auditoire souvent abusé par leur aura, mais qui ne sont en fait que des amalgames d’avis extrapolés de certaines relations d’assiette! Pas celle que les grands maitres ont défini comme – la qualité qui permet au cavalier de demeurer maître de son équilibre en toute circonstance, quelles que soient les réactions du cheval-. Non pas cette assiette-là! Mais l’assiette qu’ils ont vidée, peut-être au coin d’une table V.I.P ou ils furent invités et après avoir craché dans la soupe qui les nourrie, s’épandent de par les médias ou les réseaux sociaux en des commentaires qui ne valent même pas la finesse de quelques sublimes brèves de comptoir que l’on peut apprécier au « café des sports »…

 

Heureusement, la bonne ambiance de concours comme celui de Genève nous permet de nous réconcilier avec ce sport que l’on aime, tout simplement . Bien qu’immense (tant en surface que part son programme), le C.H.I. a su s’adapter et évoluer vers le plus haut niveau tout en préservant son côté convivial. Les organisateurs ont ainsi su maintenir le cap pour le plus grand plaisir du public qui, comme en remerciement, comble en quatre jours les quelque 40 000 places du Palexpo .

Un vrai petit cadeau d’avant noël qui , sans flagornerie, vaut bien ces quelques lignes de remerciements envers ceux qui, luttant contre vents et marées, savent encore nous offrir de tels évènements.

Pourvu que ça dure…

Les résultats complets ICI.

C.G. pour jumpinews.com