Stéphane Delaveau nous a quittés

25 mars 2014 Non Par Jumpinews

Salut L’Artiste.

Photo collection CH. Bricot

Photo © collection Christophe Bricot

C’est avec stupeur et une profonde tristesse, que nous avons appris la disparition de Stéphane Delaveau, décédé subitement lundi soir.

Âgé de 46 ans et frère cadet de Patrice, Stéphane Delaveau faisait partie des jeunes champions des années 80. Quelques décennies plus tard, nous l’avions retrouvé avec bonheur à Fontainebleau où il gagnait la finale des 5 ans avec Quool du Bois Margot.

S’il avouait alors son plaisir d’un tel résultat, il repoussait toute autre ambition que celle de faire progresser les chevaux qu’on lui confiait.

Sa disparition émeut tous ceux qui ont eu plaisir à le côtoyer, comme Gilles Bertran de Balanda, l’ex-capitaine des bleus et ami de la famille, très attristé par la nouvelle.

« On me l’a annoncé ce matin et cela m’a profondément touché. Stéphane est un des ces “petits gars” que j’appréciai beaucoup. J’ai de sacrés souvenirs de lui, bosseur quand il fallait s’y mettre, sérieux, sans se prendre au sérieux. Mes premières pensées sont allées pour sa famille, ses parents, son frère, que j’ai eu au téléphone. Les mots manquent toujours dans ces moments-là. Je voulais juste leur dire que je suis de tout cœur avec eux. Vous savez, les Delaveau font partie de ces familles qui ont apporté beaucoup à notre sport. Eux, comme les Bost , Navet, Pignolet et autres Levallois. Des noms qui résonnent bien au-delà de nos frontières et qui, comme des dynasties, ont apporté leurs titres de noblesses et de gloires au monde du cheval. Je suis vraiment bouleversé et n’ose imaginer la douleur des parents qui perdent un fils. C’est vraiment un coup très dur… »

Stéphane, l’autre Delaveau.

Si Patrice, son frère ainé, brille de tout son talent au plus haut niveau international, Stéphane, fut aussi un sacré cavalier. Après de splendides débuts chez les juniors et jeunes cavaliers, il fit son service militaire à Fontainebleau puis s’était un peu éloigné des CSI pour se diriger vers le travail des jeunes chevaux. Alors que nous l’interrogions après l’une de ses victoires en cycle classique, Stéphane nous confiait que c’était là l’un de ses plus grands plaisirs :  » J’aime bien être tranquille chez moi pour bosser les chevaux que l’on me confie. Mais quand je reviens en piste, c’est qu’ils sont prêts. Alors je ne me contente pas de faire de la figuration… » Et quand nous pensions alors le revoir en internationaux, il rajoutait dans la foulée. « Laissez-moi tranquille. Je suis bien comme ça. Avoir tous les jours le stress des résultats et gérer les propriétaires et tout le système qui va avec… Ce n’est pas pour moi. Maintenant, si dans le lot de mes jeunes y en a un qui peut faire du GP, je ne vais pas me gêner pour le monter. Mais s’il est vraiment très bon, il fera le bonheur d’un autre… »

En 1986, Stéphane Delaveau fut sélectionné par Claude Merrien pour intégrer l’équipe de France junior pour les championnats d’Europe à Ennos en Irlande. En selle sur Lekkak, il contribuait à la victoire pour décrocher la médaille d’or par équipe aux côtés de Max Thirouin, Christophe Roguet et Eugénie Legrand (Angot), qui remportait le titre individuel.

L’année suivante, c’est avec Suzerain que Stéphane rejoignait l’équipe des jeunes cavaliers à Donaueschingen pour décrocher la médaille d’argent par équipe avec Max Thirouin, Alain Pignolet et Sylvie Parot.

Certes, il y eut ensuite comme un creux dans sa carrière de haut niveau, mais le jovial Stéphane ne visait pas l’élite et ses talents pour former les jeunes chevaux furent incontestables. En 2009, il menait ainsi Quool du Bois Margot (L’Arc de Triomphe/ Grand Veneur)  à la victoire en finale des 5 ans à Fontainebleau.  En 2011, c’est avec Delvaux de Muze (Diamant de Semilly/Nabab de Rêve) que Stéphane retrouvait les pistes des internationaux, peaufinant la formation du jeune étalon qui fut ensuite confié pour le bel avenir de la jeune Margaux Bost.

Sa discrétion n’avait d’égale que sa sympathie et nous garderons en mémoire son sourire malicieux.

Un artiste s’est éteint, laissant sa famille, ses deux jeunes enfants et leur maman, dans le désarroi des âmes en peine.

Nous prenons part à leurs douleurs et adressons nos plus sincères condoléances.

Repose en paix,  l’Artiste.

C.G. pour jumpinews.com

Photo: © Christophe Bricot.

Une très belle collection de portraits à revoir sur www.bricotchristophe.com