La Suède Championne d’Europe à Milan.
1 septembre 2023En alignant trois parcours, sans faute l’équipe suédoise décroche brillamment son premier titre européen par équipe devant l’Irlande et l’Autriche qui n’ont pas non plus démérité pour ravir leurs places au podium, profitant au passage des déboires de l’Allemagne (4e) et de la Suisse (6e). L’Espagne s’octroie également une belle remontée en terminant 5e.
Souvent au podium, la Suède décroche cette fois une victoire de haute volée, avec en chef d’escadrille un Jens Fredricson toujours sans faute et donc en tête du classement individuel avec Markan Cosmopolit.
Parti en ouvreur, le numéro 1 mondial Henrik Von Eckermann commet paradoxalement la seule faute de l’équipe avec Iliana, mais la benjamine, Wilma Hellström, ne s’en laissait pas compter et signe un parcours de grande classe avec Cicci BJN.
Si Fredricson consolidait encore son classement et plaçait la Suède sur le podium, le vétéran Rolf Göran Bengtsson montrait alors à ceux qui l’avaient oublié qu’il n’en avait pas fini avec le plus haut niveau. Maitrisant de bout un bout son Zuccero un brin édulcoré la veille, le champion européen de Madrid concluait comme une cerise sur le gâteau par un sans faute qui valait de l’or.
Réduite à trois, suite à l’abandon de Markus Ehning qui préférait épargner son Star Gold (en proie à quelques soucis tendineux en raison d’un mouvement de panique au box), l’équipe d’Allemagne n’avait pas droit à l’erreur dans cette ultime manche. Malheureusement, Gerrit Nieberg et son Ben peu en verve cette fois, rajoutaient 4 pts aux 12 pts déjà accumulés par Janna Wargers (deux fautes avec Limbridge) et aux 4pts de Philipp Weisshaupt pour une touchette avec Zineday.
Pour la Suisse, pourtant bien placée à l’issue de la première manche d’hier, les choses se sont sérieusement gâtées, sauf pour Steve Guerdat. Le champion olympique nous a une nouvelle fois démontré toute sa grande classe par l’entremise d’une Dynamix de Belheme exceptionnelle. Semblant aussi à l’aise qu’un routinier du fait , cette « jeune » jument (S.F. de 10 ans, fille de Snaike De Blondel et Soudaine Du Montet par Cornet Obolensky) signe encore un parcours splendide, alliant l’aisance à la puissance dans une légèreté maitrisée de main de maître par un Steve Guerdat que l’on sent parfaitement en symbiose. Le jurassien sera sans doute l’un des adversaires les plus redoutables pour Frédricson d’autant qu’il pointe ce soir à la deuxième place du classement individuel à 0,43 pts du leader.
Malheureusement, pour le reste de l’équipe suisse, les choses se sont sacrément détériorées au fil des parcours. Après les huit points de Bryan Balsiger et Dubaï du Bois Pinchet, la pression remontait encore d’un cran sur les jeunes épaules d’Edouard Schmitz déjà bien en peine depuis le début de ces championnats. Hélas, son Gamin Van’t Nasstveldhof qui l’a déjà mené vers de grands succès internationaux n’était cette fois pas à la hauteur de l’évènement et le duo engrange encore 12 pts au score déjà chargé des helvètes.
Autant dire que tout le poids d’une place sur le podium reposait alors sur Martin Fuchs. En manque de réussite la vielle en concluant par une légère faute sur l’ultime obstacle, le zurichois avait à cœur de sortir le sans faute. Hélas, à trop s’appliquer, il en perdait la vélocité de son Leone Jei qui dans l’effort ne pouvait confortablement franchir deux obstacles. Malgré ces déboires, la Suisse réussit tout de même à décrocher la 6e place par équipe et par la même occasion, sa qualification pour les J.O de Paris!
L’Irlande et l’Autriche récompensées.
Outre la victoire éclatante de la Suède, on se doit de souligner les performances des équipiers irlandais et autrichiens.
Certes, plus de 8 points séparent les premiers des médaillés d’argent, mais que se soit Michael Duffy (qui signe encore un sans faute avec Cinca et pointe à la 3e place en individuel), Shane Sweetnam ( 4 pts avec James Kann Cruz et 11e du provisoire ) Eoin McMahon (4 pts avec Mila et 14e au provisoire), ou encore Trevor Breen ( 4 pts avec Highland President), ces quatre irlandais n’auront rien lâché pour terminer en seconde place au podium.
Et que dire des autrichiens. Mis à part eux, qui aurait misé sur leur troisième place, synonyme d’une qualification pour Paris2024? Sans doute pas grand monde… En pilier de l’équipe, Max Kühner n’aura pas failli en signant un sans faute salvateur avec son puissant Elektric Blue P. De quoi effacer la contreperformance de Katharina Rhomberg qui avait pourtant tenu le sans faute la veille avec Cuma 5.
En benjamine de l’équipe Alessandra Reich n’aura pas démérité non plus. Sans doute un peu émue comme son jeune Oeli R ( 9 ans par Denzel Vt Meulenhof / Andiamo / BWP ) le jour de l’épreuve d’ouverture fut marqué par deux fautes et du temps dépassé. Déterminée, la jeune cavalière de 27 ans championne du Badenwürtenberg (ou elle est basée) a vaillamment repris les commandes pour également s’offrir une place aux prochains J.O.
Mais dans ce carré rouge et blanc, on attribuera un grand coup de chapeau à Gerfried Puck qui après bien des déboires suite à l’incendie de ses écuries au printemps 2020 ( causant la perte de sept chevaux de compétition), à su revenir au plus haut niveau en signant l’une des meilleures partition autrichiennes de ces championnats avec son séduisant alezan Equitron Naxcel V. Pointant ainsi à la vingtième place,on les retrouvera donc dimanche en finale.
Côté français, la belle opération du jour est à mettre au compteur d’Olivier Perreau. Si l’on s’inquiétait d’abord de son retard à l’entrée de piste lié au déferrage de son Dorai d’Aiguilly, le rhônalpin nous a ravi d’un nouveau parcours sans faute de grande classe qui le propulse à la 4e place du classement individuel. De quoi nourrir de très bons espoirs pour la finale de ce dimanche à laquelle Julien Epaillard ne manquera pas d’y rajouter son grain de sel. Malgré une faute dans cette seconde manche, le normand devrait encore pouvoir jouer les trouble-fête avec Dubaï du Cèdre, car nul n’est à l’abri d’une erreur, même les meilleurs. Pour le reste… Malgré un sans faute de Simon Delestre qui réussit enfin à remettre Dexter Fontenis Z sur les bonnes trajectoires, l’équipe termine laborieusement à la 8e place.
Mais il en va ainsi de toutes les grandes équipes, avec des hauts et des bas, le temps que certains couples se fassent ou se retrouvent. Gageons qu’en France, comme en Allemagne, Belgique, Royaume-Uni, ou aux Pays-Bas, on aura à cœur d’atteindre de bien meilleurs objectifs en vue de l’esplanade du château de Versailles. D’ailleurs ces nations ont encore quelques bons atouts à faire valoir pour la finale individuelle de dimanche.
Pour l’heure, la Suède arrose joyeusement sa victoire par équipe. Irlandais et Autrichiens ne devraient pas manquer à la fête d’autant que ces derniers s’honorent encore d’une qualification pour les J.O. de Paris tout comme l’Espagne qui sera également de la partie .