Martin Fuchs remporte le Grand Slam de Genève
15 décembre 2019Des trois suisses encore en lice au barrage de ce GP de Genève du Rolex Grand Slam, c’est finalement Martin Fuchs qui s’impose avec le fantastique Clooney.
Une victoire sur le fil, puisque le jeune helvète devance d’à peine cinq centièmes de secondes Scott Brash et Hello Senator.
Menant jusqu’alors les débats avec Quel Homme de Hus, Jérôme Guery se contentera de la troisième place au podium.
Une victoire sur le fil, mais une victoire en or qui sacralise une année d’exception au plus haut niveau pour Martin Fuchs, mais aussi pour le gris Clooney qui entre des quatre sabots dans le palmarès des chevaux d’exception.
Depuis sa victoire en GP coupe du monde à Bâle en janvier, Fuchs et Clooney ont accumulé les classements et podiums pour rafler au passage le titre de champion d’Europe cet été aux Pays-Bas.
Encore vainqueurs du GP Coupe du Monde à Lyon il y a un mois, ils faisaient partie des grands favoris de ce GP de Genève, mais être favori ne veut pas dire grand-chose quand on connait tout le talent des adversaires en lice dans ce genre d’épreuve majeure.
Quand certains passent à côté de l’évènement, comme Marcus Ehning, Eric Lamaze, Kevin Staut et même Kent Farrington, d’autres se révèlent au grand public.
Il en fut ainsi du jeune irlandais Michael Pender ( 20 ans depuis peu et plus jeune vainqueur du fameux Derby d’Hickstead qu’il remportait cet été avec Hearton du Bois Halleux) qui réalise le premier parcours sans faute avec HHS Burnchurch.
Très belle performance aussi du jeune Brian Balsiger qui termine 6e avec deux sans faute, confortant ainsi son statut de meilleur espoir suisse avec un Clouzot de Lasus parfaitement monté.
Des 40 cavaliers engagés dans ce GP de Genève, onze parvenaient finalement au barrage; Beat Mandli et Pénélope Leprevost échouants tous deux par manque de temps.
Si Michael Pender créait la surprise du premier round, son barrage ne fut plus aussi performant puisqu’il écope deux fautes avec un Burnchurch visiblement moins étincelant.
C’est Jérôme Guery qui allait vraiment lancer l’offensive en envoyant son Quel Homme de Hus sur orbite pour conclure en 39,07s,
Dans la foulée, Martin Fuchs et Clooney rabaissaient le chrono à 38,60, faisant vrombir de bonheur le public. Alors que le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli assurait le sans-faute avec Edgar M, Pieter Devos tentait le maximum avec Espoir. Ils signent le meilleur chrono de la partie en 37,51 s, mais une faute renvoie le belge à la 8e place, juste derrière son jeune compatriote, Jos Verlooy qui réitère un sans-faute avec Igor.
Enflammé par les clameurs du public, le Palexpo retrouvait quasiment le silence et l’on entendait juste encore résonner les foulées de galop de Bianca. Bien déterminé à rajouter un nouveau titre à son palmarès, Steve Guerdat entreprit alors un tracé au cordeau et l’on pensait le numéro un mondial plus rapide. Mais il perdit toute son avance en remettant une foulée à l’abord du dernier obstacle, concluant bien renfrogné à la 5e place.
Si l’on connait le flegme britannique, Scott Brash allait faire preuve d’un véritable calme olympien en abordant cet ultime round. En selle sur Hello Sénator, l’écossais ne laissait rien paraitre, dessinant un parcours fluide comme l’eau de brassage de l’ile d’Islay.
Déroulant un tracé au cordeau, les regards s’échappaient du chrono pour apprécier la grande classe du Britannique et son Sénator qui confirme son rang au plus haut niveau.
Mais en Suisse et qui plus est avec un sponsor horloger, on remet vite les pendules à l’heure et c’est pour cinq-centièmes d’écarts que Scott Brash échoue à la deuxième place!
À l’analyse des deux parcours, on se rend compte que Scott Brash était aux avant-postes jusqu’au dernier vertical. Il cède la victoire pour un abord à l’extérieur, alors que Martin Fuchs concluait à la corde le franchissement du dernier obstacle.
Ultime barragiste, Darragh Kenny tentait aussi le maximum pour ravir le titre avec son Balou du Reventon, mais une légère faute les prive du succès et l’irlandais doit se contenter de la 9e place.
La Suisse peut s’enorgueillir d’un nouveau succès qui rajoute encore un peu plus de splendeur au fait d’avoir avec Steve Guerdat et Martin Fuchs, deux champions au sommet du jumping international. Aucune autre discipline sportive n’en fait autant et cela vaut bien quelques éloges supplémentaires.
Reste à savoir qui sera numéro un mondial au 1er janvier 2020… Un suisse? Certainement!
Mais lequel…
Ch.GERHARD pour jumpinews.com
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