LES PAYS BAS CHAMPIONS D’EUROPE
22 août 2015L’Allemagne renfrognée et la Suisse exaltée!
Jeroen Dubbeldam avec Zenith, Maikel Van der Vleuten avec Verdi, Jur Vrieling avec Zirroco Blue et Gerco Schröder avec Cognac Chamblanc sont sacrés champions d’Europe par équipe.
Une victoire en apothéose pour le quatuor magique des Pays-Bas qui, un an après leur sacre aux championnats du monde à Caen, remportent l’or à Aix La Chapelle devant l’Allemagne médusée et la Suisse euphorique d’être à pareille fête . Britanniques et français sont malheureusement au pied du podium.
La Suisse exalte!
Treizième après la chasse du premier jour, la Suisse réalise un véritable exploit en venant décrocher la médaille de bronze (et par la même occasion, son billet pour les J.O de Rio) grâce notamment aux nouveaux sans faute signés par Romain Duguet avec Quorida du Tréhaut et Paul Estermman avec Castefield Eclipse.
Pour quelques centièmes de plus que les helvètes, les britanniques terminent au pied du podium, mais décrochent aussi leurs places pour les jeux olympiques.
Un ouf de soulagement pour Die Lampard qui contraste avec la grise mine du clan français dont son quatuor, leader du classement la veille, termine 5e avec 16 pts de plus dans la besace du dernier round.
Mais en équitation comme dans tous sports, rien n’est joué avant le coup de sifflet final.
Sachant la puissance d’action de ses adversaires, Philippe Guerdat avait prévenu. Mais (comme souvent en France) les cocoricos abondaient avant la couvée.
Alors, que ceux qui acclamaient la réussite tricolore des premiers jours restent objectifs et ne tirent pas à boulets rouges sur ceux qu’ils encensaient encore hier. Les cavaliers (et surtout la cavalière) n’ont pas démérité et avec un sans faute de plus au compteur (ou une barre en moins) les bleus auraient accédé au podium.
Mais comme dit et répété, avec des « si »…
Reste la finale individuelle de ce dimanche. Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa et même Simon Delestre avec Ryan des Hayettes sont encore largement dans les clous pour décrocher une place au podium, voir même s’imposer.
Tout est possible!
Tout est encore possible et ce n’est pas Sergio Alvarez Moya ( l’espagnol en tête du classement provisoire et dont l’équipe est également qualifiée pour Rio) qui vous dira le contraire, pas plus que les néerlandais qui ne se sont donc pas laissé déstabiliser par la candeur germanique des premiers jours.
Bien moins résonnante qu’en sortie de piste la veille, la voix de Ludger Beerbaum atteignait même le silence en sortie de conférence de presse. À croire qu’il la voulait vraiment cette médaille le « Kayser ».
Moins dépités, mais tout aussi circonspects, Christian Ahlmann, Daniel Deusseur et Meredith Michaels Beerbaum esquissaient un sourire au podium de la remise des prix, mais leurs visages grimaçaient sous l’amertume laissée par la puissance orangée des vestes triomphales.
La victoire en commun!
Des cavaliers néerlandais toujours unis dans l’effort et réunis, comme à l’accoutumée, avec leurs supporters pour fêter la victoire. Troquant la couleur du jus d’orange pour la blondeur d’une mousse allemande bien fraiche, Dubbeldam, Vleuten, Schroder et Vrieling, témoignent ainsi à nouveau qu’une équipe est avant tout un état d’esprit. Il y a les parcours, les chevaux, le stress et tout ce qui tourne autour.
Mais il y a aussi de la convivialité et l’appréciation de l’instant présent. On sent chez eux comme la prise de conscience qu’ils vivent un moment peut –être unique! Celui d’être dans une équipe pour défendre les couleurs de leur pays et qu’a ce titre, ils ne doivent pas oublier d’en apprécier au plus juste, toute la saveur.
Dans ces conditions,comment ne pas être en phase avec l’esprit de groupe. Depuis mercredi, il ne fut pas un soir où, après une journée d’efforts sportifs en commun, l’on ne voyait pas les quatre (voir cinq) cavaliers se réunir en toute décontraction autour du bar de l’espace cavalier ou même dans les travées de la Soers Arena. Pour le chef d’équipe Rob Ehrens, cela semble couler de source: – » il n’y a pas de formule magique. Nous travaillons beaucoup tous ensemble, mais j’ai la chance d’être entouré de quatre cavaliers incroyables qui respirent le bonheur d’être ensemble. Je n’ai pas trop de mérite! Avec des gars comme ça, c’est facile pour moi! Et sans oublier qu’on a encore de sacrés cavaliers en réserve! Là, je n’ai d’ailleurs pas pris les meilleurs… » conclu-t’il ironiquement et d’un large sourire.
Comme à Caen lors des mondiaux, les Hollandais évacuaient ensuite la pression du jour par quelques mousses tirées du piston. Sans pour autant inciter à la beuverie, on aimerait pas moins voir des cavaliers d’autres nations venir (ensemble) profiter du moment, partager un tant soit peu l’espace public et rester plus proche de leurs fans.
Et rien que pour ça, les Néerlandais sont très fort!
Incroyables et talentueux cavaliers hollandais. La France n’a pas démérité bien sûr et soutenons Pénélope et Simon mais quand même quand on voit les suisses, les hollandais et quand on pense aux Brésiliens, ne manque t-il pas à nos français ce petit supplément d’âme ? (Je me souviens tristement de l’attitude de Pénélope sur le podium de Barcelone l’an dernier…). Se réjouir des petits moments de bonheur pour être capable de savourer encore davantage à leur juste valeur les grandes victoires…n’est-ce pas là essentiel ?
Allez Penelop, Simon : tout le monde est derrière vous mais s’il vous plait : faites vous PLAISIR aussi!!!