Réforme des Jeux Equestres Mondiaux
5 décembre 2016La FEI annonce des changements…Radicaux!
Déjà en controverse avec les cavaliers au sujet des nouvelles formules prévues aux prochains Jeux Olympiques, la FEI continue sur sa lancée en annonçant les modifications des règlements des épreuves qui s’appliqueront désormais aux épreuves des Jeux Equestres Mondiaux.
Plus d’épreuve de vitesse en ouverture et plus de finale tournante! La fin de toute une époque!
En 2014 à Caen, les fabuleux Zenith, Orient Express, Casall et Cortes furent donc les derniers chevaux à concourir tour à tour sous la selle des quatre finalistes dont Jeroen Dubbeldam ressortait auréolé d’une nouvelle médaille d’or.
Si cette formule avait ses partisans et ses détracteurs, elle n’en fut pas moins le point d’orgue des Jeux Equestres Mondiaux qui mettait ainsi les finalistes au diapason.
Certes, en 63 ans, le jumping à bien évolué et l’on pouvait se demander au vu des talents réunis du bien fondé d’une telle formule, imposant encore aux chevaux finalistes la prise en selle de trois autres cavaliers certes émérites, mais non moins inconnus pour leurs valeureuses montures.
À la genèse des concours hippiques internationaux, cette adaptation au pied levé avait sans doute son attrait pour mettre en valeur les qualités équestres des concurrents dont certains se retrouvaient un peu par surprise en finale.
Mais à l’ère du haut niveau frisant la précision horlogère dans le déroulement des parcours, force est de reconnaitre que les concurrents du dernier round sont souvent dans le top dix du classement mondial.
Alors soit, oublions la finale tournante, mais que dire de la suppression de l’épreuve de chasse en ouverture ?
Eh bien, l’économie d’un parcours pour ceux qui auront la chance de concourir en équipe nationale, mais pour les « individuels », en cas d’échec, la première manche en coupe des nations pourrait alors faire sonner rapidement l’heure du retour aux écuries!
Ensuite, à l’issue de la seconde manche de la coupe, seuls les 25 meilleurs (et ex aequo) seront autorisés à reprendre place en piste pour n’en garder plus que 12 pour le dernier round! Autant dire qu’il ne faudra pas faillir à la tâche!
Si l’on peut comprendre le choix de la FEI d’écourter la longueur des épreuves ( souvent interminables au vu de la liste des engagés) pour mieux les adapter aux retransmissions télévisées et donc maintenir un attrait à un plus large public, cette nouvelle formule ne se fera pas sans frais.
Outre le fait qu’il faudra vraiment être bien équipé, le portefeuille des concurrents (ou de leurs sponsors…) ne devra pas manquer d’épaisseur pour amortir le choc en cas d’échec. Car cela ne se fera pas sans perte financière ( frais de déplacement d’autant plus importants en fonction de votre localisation et du continent sur lequel se joueront les JEM…) et il faudra donc avoir vraiment les reins solides pour ne pas risquer de mettre en jeu tout son système de fonctionnement en s’engageant dans une telle compétition.
Alors que la FEI prône l’universalité des sports équestres avec une ouverture aux « petites nations », l’évolution des épreuves tend quand même vers une sélection de plus en plus basée sur le fric à disposition. Certes, ce n’est pas nouveau. Les sports équestres ne sont pas donnés et à l’image des courses automobiles, se professionnaliser en CSO coute une blinde.
Mais alors, pourquoi ne pas créer un « fonds spécial FEI » pouvant subvenir aux engagements de concurrents non moins talentueux, mais dépourvu de réels moyens financiers. Cela permettrait pour le moins de garder une petite fenêtre d’ouverture pour tous ceux qui ne lésinent pas sur le boulot pour se maintenir à flot dans un milieu qui ne laisse guère plus de place aux espoirs.
Car si la FEI parle de prendre en compte les petites nations, elle ne doit pas se méprendre.
Il y a des «petits» Européens, Sud ou Nord-Américains, Asiatiques (et j’en passe…), qui malgré la grandeur de leur nation n’ont pas les moyens des « petits » qataris ou saoudiens…
Alors, pour tous ces cavaliers, éleveurs, professionnels ou amateurs de la filière dont la pérennité dépend aussi des résultats, il est fondamental de pouvoir leur laisser la possibilité (en fonction aussi de leurs talents) d’intégrer un jour l’élite mondiale afin que nous puissions garder ouvert l’esprit sportif de véritables jeux.
Olympiques ou mondiaux, peu importe. L’essentiel n’est-il pas de pouvoir « encore » y participer ?
Qu’en pensez-vous?
C.GERHARD
Voir aussi la réflexion d’Alban Poudret pour le Cavalier Romand
Réflexion pertinente qui pose différentes questions. Tout d’abord la place, ou l’absence de place, des athlètes dans l’évolution des règlements. Ensuite comment concilier universalisme, format Tv et non abaissement du niveau ? Sans oublier le respect du cheval. A cet égard il est bien dommage d’avoir supprimé la tournante qui permet de mettre à la fois en valeur les qualités de pilote et des chevaux. Il aurait peut être suffi de dire que les chevaux qui la dispute ne peuvent concourir pendant un certain temps après les Jem ?